Je détourne avec humour ce « jargon » de Dubuffet à mon travail, tel un apprenti bricoleur.
Il n’y a pas de temps … mort… dans les actions créatrices : un regard, un dixième de seconde peuvent déclencher des détournements, des rapprochements inattendus, involontaires, inconscients. L’invention se manifeste.
A partir de matériaux de récupération, dérisoires, façonnés par la nature et selon l’inspiration du moment, les sculptures deviennent des êtres étranges.
Quelque soit la matière : toutes les formes de métal, minées par le temps ou non, le bois, le verre, le goudron, les épines d’oursins, les objets, les outils, le feu, les mots… Tout est art de récupération, de relecture, de poétique, car « le vrai art est toujours là où on ne l’attend pas » (J.D).
Dans la plupart de ces démarches, la manipulation du feu a une place importante. « Entre tous les arts, je n’en sais plus aventureux, de plus incertains, et donc de plus nobles, que les arts qui invoquent le FEU » (P.V).
Les flammes vont venir travailler ces matières métalliques : les éclats de métal s’éparpillent, les flammes découpent, tranchent, fondent, creusent.
Chaque « œuvre » est une projection émotionnelle, poétique, de mon seul fil inconscient. A chacun d’interroger le sien.
« Le silence de ces sculptures est le reflet de nos regards. Nous sommes un peu en elles. Elles sont un peu en nous » (D.B)
D.B : Domenico Brancale « Vision intérieure » 2016
J.D : Jean Dubuffet, « Ler dla campane », 1948.
P.V : Paul Valéry, « De l’éminence dignité des arts du feu » 1930